Les désirs et les peurs sont des pulsions psychiques, qui nous poussent ou nous freinent. Toute action est une synthèse des deux. Tout ce que nous vivons est un mélange de désirs et de peurs, avec une dominante de l’un ou l’autre.
Un peu de théorie
Ces mots très simples : désirs, peurs définissent nos élans et nos fermetures au monde. Un désir est une résonance, une envie d’aller vers, une énergie de vie poussant à l’extérieur. Le désir est le moteur de la vie. La peur apparaît dès lors qu’il s’agit de faire face à la réalité, pour permettre de traiter et combiner notre désir avec cette réalité. La peur est normale et nous oblige à faire avec le réel, à le prendre en compte, à nous insérer, à nous développer dans ce réel à vivre.
Cependant, la peur répétée, insistante, entraîne frustration, fermeture. Elle amène alors au repli sur soi ou à l’agressivité. Les peurs sont nombreuses, et sont à étudier, à explorer afin de les apprivoiser, de les canaliser, de façon à ne pas les laisser tout envahir en nous. La peur dominante, peut être liée à des réalités, des traumatismes, mais elle est souvent amplifiée, par de l’irrationnel, par un imaginaire, très fertile en la matière chez certaines personnes !
Désir et peur, l’un sans l’autre aboutit à l’inadaptation au monde. Désir et réalité doivent s’additionner pour permettre de se réaliser, de s’accomplir en tant qu’être pensant et agissant.
En effet, nous ne pouvons pas vivre dans la réalisation totale de tous nos désirs. C’est impossible, et cela reviendrait à tuer la capacité à désirer. Le désir est à canaliser en tenant compte de la réalité, des peurs, et des autres, pour pouvoir s’incarner dans le monde en une force constructive. Pas plus que nous ne pouvons vivre dans la répression totale des désirs ! Même si on sait qu’on ne réalisera pas tous les désirs, il est nécessaire de pouvoir poser les pierres de l’édification de certains d’entre eux. Un des besoins fondamentaux de l’être humain est de se projeter dans l’avenir, et pour cela les désirs sont les moteurs. D’ailleurs la dépression se manifeste par la perte des désirs, et de l’envie de se projeter. Le désir est l’énergie vitale.
Témoignage
Gaëlle : « J’ai eu une période de stagnation dans ma vie, où je me sentais immobile et ne parvenais plus à agir, à prendre des décisions. Mon travail ne me plaisait plus du tout, et j’y étais en souffrance, et plus globalement, je vivais une vie qui ne me convenait plus. Mais j’avais des difficultés à prendre les choses une à une, je me laissais engloutir par le découragement.
Je ne me projetais plus du tout dans le futur, engluée, inactive, très frustrée. J’ai fini par ne plus avoir aucun désir, je me sentais très déprimée.
Et surtout j’en voulais toujours à quelqu’un de ce qui m’arrivait : mon chef, le pays qui va mal, mon compagnon, ma mère, tout le monde était responsable de mon mal-être.
Jusqu’au jour où j’ai décidé de travailler sur mon inertie, de chercher vraiment à la comprendre. J’ai découvert que mes peurs m’empêchaient d’agir, que mes peurs étaient nombreuses, anciennes, bien actives en moi. J’ai cherché à comprendre d’où elles venaient, je les ai explorées.
Et le désir de vivre est revenu. J’ai pu alors entamer les actions pour changer les fonctionnements en moi qui m’empêchaient d’aller vers mon bonheur. »
C’est à vous maintenant
Racontez un de vos désirs actuels, qui vous tient à cœur.
Qu’est-ce qui vous motive, quelle projection positive faites vous ? Quel bonheur vous apportera-t-il ?
Où en êtes-vous de sa réalisation ?. Est-il sur le point de se concrétiser ? N’avez-vous pas entamé encore de démarche pour le réaliser ?
Ensuite, faites la liste des peurs qu’il vous faudra affronter pour réaliser ce désir.
Ces peurs sont-elles anciennes ? Ancrées ? Surmontables ?
A quoi conduisent vos peurs ? Renoncer au désir ? Remettre à un plus tard hypothétique ? Vous battre contre elles pour faire le premier pas vers le projet ?
Essayez d’être sincère avec vous-même, et, en reprenant conscience de vos désirs et de vos freins, profitez de l’exercice pour vous lancer ?
Nous sommes tous confrontés à des résistances, qui nous freinent ou carrément nous empêchent d’agir ou de changer. Il est souhaitable de ne pas les laisser prendre le dessus. C’est au contraire en sachant les déceler, que l’on peut les affronter, si l’on veut bien ?
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