Vous êtes propriétaire d’un chien et vous avez déjà essayé de nombreuses méthodes pour dresser votre animal ? Malheureusement, ce dernier ne vous écoute toujours pas et vous êtes lasse d’investir des centaines d’euros dans des gadgets ou des comportementalistes aux méthodes douteuses ? Avez-vous déjà entendu parler de l’éducation positive ? Basée sur des principes doux tels que l’écoute et la confiance, cette nouvelle forme d’apprentissage respectueuse de votre toutou offre de beaux résultats. Cela vous tente ? Dans cet article, on vous dit tout sur comment pratiquer l’éducation positive avec son chien.
Qu’est-ce que l’éducation canine positive ?
Éducation bienveillante vs enseignement traditionnel
L’éducation canine positive est une philosophie plutôt new age qui par définition s’oppose à l’éducation corrective. Là où un maître aurait recours aux punitions, à la hiérarchie voire même à l’intimidation pour faire obéir son chien et finalement le formater à une certaine représentation, l’apprentissage bienveillant lui, invite à la gratification. Le but étant d’obtenir le comportement désiré au moyen de la communication et de la compréhension des besoins de l’animal.
Dans cette opposition, on distingue facilement deux schémas. L’un va prôner un jargon négatif et va, par le biais de moyens coercitifs, imposer à l’animal une volonté, alors que l’autre va prendre en compte les besoins de l’animal et utiliser un langage positif pour l’amener en douceur vers un cadre et un équilibre. Autrement dit, la méthode positive va favoriser les besoins du chien, alors que la méthode traditionnelle va privilégier les intérêts du maître.
La science au service du renforcement positif
Une étude scientifique parue dans le magazine BioRxiv démontrait en 2019 l’impact de la méthode aversive et la méthode positive sur le bien-être du chien. Les résultats ont été sans appel. Les chiens éduqués selon les techniques répressives ont vu leur taux de stress augmenter entraînant des réactions physiques comme plus de bâillements pendant l’entraînement, un état de tension et un taux plus important de cortisol, l’hormone du stress. À contrario, le groupe canin qui avait suivi les enseignements positifs n’avait montré aucun signe de nervosité. Les chiens étaient détendus et avaient même développé un entrain pour les tâches à accomplir.
Cette enquête à double objectif a mis en lumière les limites de l’enseignement coercitif et démontré les bienfaits de l’éducation bienveillante. En ressort que la récompense et l’encouragement sont les principes moteurs pour la construction d’un chien équilibré et, à fortiori, bien élevé.
Les règles d’or pour pratiquer l’éducation positive avec son chien
Avant de mettre en pratique des techniques pour éduquer positivement votre chien, il est nécessaire d’assimiler quelques bases qui vous serviront de principes dans la relation avec votre animal.
1. Faire preuve de patience
Le temps sera votre ami, mais c’est en appliquant les fondements de cette philosophie dès le plus jeune âge, donc sur votre chiot, que ce dernier sera en mesure de les assimiler à vie. Et c’est ce qu’on veut, que son animal de compagnie adopte un comportement équilibré pour qu’il se sente épanoui tout au long de son existence.
Au même titre qu’un humain, on n’obtient pas de résultats si l’on ne prend pas le temps de créer de nouvelles habitudes. Prenez cet exemple : vous souhaitez courir un marathon. Eh bien, ce n’est pas en vous entrainant une fois la veille du départ que vous atteindrez votre objectif. Il vous faudra préparer votre corps pendant plusieurs mois avant d’être fin prête pour ce marathon. C’est pareil avec un chien. C’est en répétant un exercice qui fonctionne que le comportement de votre canidé évoluera.
2. Être à l’écoute de son chien
Mon chien : « – J’aboie parce que je demande de l’attention ».
Le maître : « – Mon chien aboie, j’en ai marre donc je le réprimande ».
Cet « échange » illustre le manque de communication. Comprendre et être à l’écoute des besoins de son animal de compagnie est primordial pour bien éduquer son chien. En tant que propriétaire de chien, il est de votre responsabilité de prendre ce temps pour analyser l’attitude et comprendre la source d’une attitude déséquilibrée. Comment ? Tout simplement en observant votre chien. S’il perpétue une mauvaise action, c’est que quelque chose ne va pas ; l’idée est donc de venir corriger cette dernière. Informez-vous aussi sur des méthodes alternatives comme l’éducation canine positive et mettez en place des exercices comme nous le verrons dans la suite de cet article.
3. Apprendre plutôt qu’imposer
Apprentissage ! Si vous souhaitez éduquer votre chien positivement, c’est un mot à retenir. Les méthodes douces que vous utiliserez permettront à votre compagnon à 4 pattes d’acquérir des savoir-faire qui lui permettront de se développer. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’elles prennent en compte l’état émotionnel du chien tout comme ses besoins, sa race et son environnement. Exemple, on n’éduque pas un Akita Inu de la même manière qu’un Jack Russel.
Bien entendu, imposer sa volonté est à bannir. L’idée est de travailler main dans la main afin que chacun puisse en tirer des bénéfices.
Notez aussi que dans la réalité, votre chien ne fera pas que des bonnes actions et que l’encouragement ne lui suffira pas à éviter certaines bêtises. C’est là que la notion d’apprentissage prend tout son sens, car face à de mauvais comportements, on peut, par exemple, utiliser la technique de remplacement. Pour illustrer ça, un exemple : si votre toutou aboie à chaque fois que le facteur passe, vous pouvez à la place le faire assoir. Avec de la répétition, vous instaurerez un nouveau schéma mental (s’asseoir) qui se substituera à l’ancien (l’aboiement).
L’apprentissage sera alors expérimenté sous plusieurs formes : la motivation, la redirection, la valorisation ou même la confiance.
4. Dire « oui » à la valorisation
Par renforcement positif, on entend encourager les bonnes actions de son chien. Cela revient à valoriser un comportement positif. C’est l’une des bases de cette méthode douce. Et c’est au moyen de la récompense perçue comme un stimulus attrayant pour le chien que l’on va inciter le canidé à reproduire le même schéma.
Prenons un exemple. Vous vous impatientez de la petite escapade longue durée de votre chien lors de sa promenade. Cela fait 20 minutes qu’il est parti. Lorsqu’il revient, vous l’accueillez chaleureusement avec une récompense au lieu de le disputer. Le chien va où le plaisir est. Par conséquent, il reviendra plus facilement auprès d’un maître accueillant, plutôt que de quelqu’un dont il sait qu’il va subir des remontrances.
5. Imposer un cadre
Pour pratiquer l’éducation positive avec son chien, attention toutefois à ne pas déborder sur la permissivité et le laxisme. Le cadre est tout aussi important que la récompense. Un chien qui n’a pas de limites sera comme désorienté et manifestera des comportements déséquilibrés comme des aboiements intempestifs, de la crainte voire même de l’agressivité. Tout réside dans la manière dont vous allez faire adopter les règles à votre chien, la pédagogie et la confiance étant les maîtres-mots.
Bien éduquer son chien : 2 techniques efficaces
Maintenant que vous avez acquis les bases de la théorie, place à la pratique. Peu importe la taille de votre chien que ce soit un spitz ou un berger blanc suisse, vous pourrez utiliser ces méthodes pour éduquer avec bienveillance votre compagnon à 4 pattes.
L’apprentissage par la technique des 3 D
Avec cette théorie, 3 éléments sont pris en compte : la durée, la distance et les distractions. Cette méthode est aussi basée sur la notion de progression. D’ailleurs, vous pourrez enseigner n’importe quel type d’ordre : assis, pas bougé, couché, viens ici, etc.
Prenons un exemple. Vous souhaitez apprendre à votre chien de ne pas bouger. Admettons qu’il connaisse déjà l’ordre « assis ». Au début, vous devrez associer une faible distance à une faible durée et de faibles distractions. Vous devrez alors êtes près de votre chien dans un endroit calme où personne ne viendra vous déranger et lui donner un ordre rapidement. À chaque réussite, vous le féliciterez. Lorsque vous sentez qu’il a assimilé l’ordre, vous pouvez augmenter graduellement les 3 D.
Veillez toutefois à y aller crescendo. Commencez par prendre un peu plus de recul ou apporter une petite distraction en plus. L’idée est de jouer sur le degré des 3 D et de petit à petit instaurer plus de difficultés pour qu’in fine votre chien obéisse dans tous les contextes possibles.
La méthode du clicker
Connu de nombreux comportementalistes et éducateurs canins, le clicker ou la méthode du clicker training a fait ses preuves. Ce petit objet intègre un mécanisme qui, lorsqu’il parvient à l’oreille du chien émet un son de « clic ». Associé à un renforcement positif, le clicker a le pouvoir de faire adopter une attitude ou corriger un comportement.
La première étape est que vous devez en amont apprendre à votre chien que le son émis par le boîtier est synonyme de récompense. Pour ça, vous devez créer une association. Par exemple, au son du click, donnez-lui une friandise.
Ensuite, lors de vos séances d’entraînement, vous utiliserez le click pour signaler au chien sa bonne action, s’en suivra une récompense comme une friandise ou une caresse. Par exemple, si vous souhaitez apprendre l’ordre couché, à chaque fois qu’il se met dans la bonne position, vous cliquez et vous le félicitez.
Le signal du clicker va ici permettre de marquer le comportement et par conséquent accélérer le processus de travail.
Pratiquer l’éducation positive avec son chien : le mot de la fin
Vous l’aurez compris, pratiquer l’éducation positive avec son chien ne s’improvise pas. Cependant avec de la patience, de l’entraînement et de l’écoute, vous obtiendrez des résultats incroyables ! Au-delà d’une simple méthode, l’éducation bienveillante est une véritable philosophie, et lorsque vous aurez commencé à en appliquer les principes, vous prendrez du plaisir à collaborer avec votre compagnon à 4 pattes afin de servir vos intérêts communs.