Le 7 septembre 2020, le monde célèbre pour la première fois la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus. L’objectif ? Éveiller les consciences et appeler à une action mondiale pour lutter contre la pollution atmosphérique. Rappelons que ce sujet est l’un des plus grands défis sanitaire et environnemental de notre époque. Car oui, la qualité de l’air que nous respirons quotidiennement n’est pas aussi pure que nous le pensons… Cette journée nous invite donc à réfléchir à la manière dont nous pouvons combattre la pollution de l’air dans nos pays et nos vies. Décryptons ensemble ce qui se cache derrière la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus.
La Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus : de l’air pur pour tous
La pollution atmosphérique n’a pas de frontières et n’épargne personne. Bien qu’elles soient souvent incolores, inodores et indétectables à l’œil humain, les substances qui la composent sont extrêmement nocives pour la santé humaine. On y trouve majoritairement du monoxyde de carbone, du dioxyde (de carbone, d’azote, de soufre), des particules, des hydrocarbures, du plomb… autrement dit, rien de bon.
Des millions de personnes dans le monde décèdent ou souffrent de pathologies sévères liées aux substances chimiques dangereuses, à la pollution, à la contamination de l’air, de l’eau et du sol. Pourtant, la pollution atmosphérique est l’une des principales causes évitables de décès et de maladie dans le monde. C’est pour cette raison que l’Organisation des Nations Unies (ONU) à mis en place cette Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus. Son objectif est clair : elle nous invite, d’ici 2030, à réduire la quantité de pollution atmosphérique que nous produisons.
La pollution atmosphérique : un fléau pour le monde
La pollution atmosphérique est le problème de santé le plus important au monde de notre époque :
- 9 personnes sur 10 dans le monde respirent de l’air pollué ;
- 1 décès sur 9 est dû à la pollution atmosphérique, ce qui représente 7 millions de décès prématurés chaque année.
Ces décès font suite à de graves maladies telles que les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les maladies cardiaques, les maladies pulmonaires, les infections respiratoires, le cancer du poumon, etc.
Et nos enfants ne sont pas épargnés : 93 % des enfants dans le monde respirent de l’air contenant des concentrations de polluants supérieures à celles recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’air pollué nuit au développement de leur cerveau et entraîne des déficiences cognitives et motrices. Il est aussi responsable des pneumonies. Au total, 600 000 enfants meurent chaque année à cause de la pollution atmosphérique.
La pollution de l’air n’impacte pas seulement la santé des êtres humains : elle nuit également à notre environnement naturel puisqu’elle endommage la nature ainsi que les écosystèmes et accélère le changement climatique.
Les causes de la pollution de l’air
Sans surprise, les principales sources de pollution atmosphérique du monde proviennent de l’activité humaine. C’est la raison pour laquelle il est tout à fait possible de réduire considérablement la pollution de l’air. Mais pour y arriver, il est nécessaire de mettre en place de bonnes pratiques et politiques environnementales.
1. L’industrie
Premier contributeur de la pollution atmosphérique dans le monde, le secteur de l’énergie et de l’électricité fait office de très mauvais élève. Bien évidemment, il est à l’origine de nombreuses sources polluantes. Mais parmi elles, ce sont les hydrocarbures liquides et le charbon qui arrivent sur la première marche du podium. Entre les centrales électriques au charbon, les centrales nucléaires ou encore les générateurs de diesel, l’industrie est encore loin de montrer patte blanche dans ce combat.
Cependant, nous pouvons tout de même noter que 82 pays (sur 196) ont déjà investi dans la production d’énergie renouvelable et dans l’efficacité énergétique.
2. Le transport
Le secteur du transport représente à lui seul un quart des émissions mondiales de CO2. Il est donc le deuxième secteur le plus contributeur de gaz à effet de serre. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les avions qui polluent le plus, mais la route. Avec les voitures, les camions et les bus, la route est à l’origine de 75 % des émissions liées au transport.
Toutes ces émissions nocives entraînent jusqu’à 400 000 décès prématurés par an, dont la moitié est causée par les émissions de diesel. De plus, elles augmentent de 12 % les risques de diagnostic de démence (Alzheimer par exemple) pour les personnes vivant près des grands axes de circulation.
3. L’agriculture
Le méthane, produit par les procédés agricoles et le bétail, contribue à alimenter l’ozone troposphérique (autrement dit, le mauvais ozone). C’est d’ailleurs ce dernier qui est à l’origine de l’asthme et d’autres maladies respiratoires.
Mais l’un des plus gros facteurs de la pollution atmosphérique est la combustion des déchets agricoles à l’air libre. Cette pratique émet de nombreux polluants dans l’air (particules, noir de carbone, monoxyde de carbone, etc.) et dégrade significativement la qualité de l’air. À titre de comparaison, brûler 50 kg de déchets équivaut à parcourir 38 000 km avec une voiture essence.
4. Les logements
Contrairement aux idées reçues, la pollution n’est pas seulement présente en extérieur. Nous n’en avons pas vraiment conscience, mais elle se trouve également à l’intérieur de nos logements. Elle provient majoritairement de la combustion intérieure qui sert à cuisiner, à se chauffer et à s’éclairer. Même si de plus en plus de ménages ont accès à des combustibles plus propres, d’autres continuent encore à utiliser des combustibles fossiles, de bois et d’autres à base de biomasse.
La pollution de l’air domestique cause 4,3 millions de décès prématurés chaque année, majoritairement dans les pays en développement.
5. Les déchets
Selon le Centre National d’information indépendante sur les déchets (CNIID), un Français produit 354 kg d’ordures ménagères chaque année. Autrement dit, nous surconsommons et nous gaspillons. Le problème, c’est que 40 % des déchets sont encore aujourd’hui brûlés à ciel ouvert dans le monde. Cela signifie que des substances très nocives pour la santé humaine sont libérées dans l’atmosphère (dioxines, furannes, méthane, etc.). Mais au delà de ça, c’est tout le système des déchets qui est responsable de la pollution atmosphérique. Entre le gaspillage alimentaire, la gestion et la combustion des déchets, il devient urgent de revoir nos modes de consommation.
La Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus : le cri d’alarme de l’ONU
L’Assemblée de l’ONU, à l’origine de cette journée mondiale, invite tous les acteurs mondiaux à s’impliquer. Cela comprend les États Membres, les organismes des Nations Unies, les organisations internationales et régionales ainsi que chaque citoyen.
Pour atteindre l’objectif d’un air pur pour tous, elle appelle tous les pays à travailler ensemble. Elle encourage à construire une communauté d’action mondiale qui favoriserait la coopération aux niveaux national, régional et international.
La bonne nouvelle, c’est que la pollution atmosphérique est évitable. Les solutions sont connues et peuvent être mises en œuvre. Mais le monde doit agir maintenant.
Toutes les institutions doivent agir pour améliorer la qualité de l’air
Les gouvernements
En haut de la pyramide, les gouvernements doivent montrer l’exemple et donner les moyens d’œuvrer aux collectivités et aux entreprises. Il est important d’adopter et de faire appliquer des normes environnementales à l’échelle mondiale. Cela peu passer par des carburants plus propres, des véhicules économes en énergie, un plan vélo, des exonérations de cotisations pour les employeurs engagés, etc.
Les villes
Les villes, quant à elles, doivent proposer des solutions plus vertes à leurs habitants :
- La gratuité des transports (la ville de Gap fait, par exemple, partie des villes françaises dont les transports en commun sont gratuits) ;
- La priorité aux piétons dans les centres-villes (à l’image d’Annecy qui a décidé de piétonniser de nombreuses zones en y interdisant l’accès aux voitures) ;
- Le développement des pistes cyclables (notons que Tours, Strasbourg et Nantes font partie du top 3 des villes françaises les plus « bike-friendly ») ;
- Des zones de verdures (comme à Lille avec la construction d’un verger ou encore à Strasbourg avec la plantation d’arbres et la création d’espaces végétalisés).
Les entreprises
De leur côté, les entreprises peuvent réduire leurs émissions en mettant en place un management environnemental et une démarche RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). En s’inscrivant dans une préoccupation environnementale permanente, l’entreprise peut minimiser son impact tout en privilégiant son développement de façon durable.
Les petits gestes du quotidien pour un air plus pur
À l’occasion de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus, participons tous ensemble à la lutte contre la pollution atmosphérique. Mais en tant que citoyen, que pouvons-nous faire pour éradiquer, ou du moins limiter la pollution de l’air ?
- Utiliser davantage les transports en commun, le vélo ou la marche sur de courtes distances ;
- Favoriser le covoiturage si possible ;
- Adopter une conduite souple et réduire sa consommation de carburant ;
- Privilégier des produits d’entretien labellisés ;
- Éteindre les lumières et les appareils électroniques non utilisés ;
- Privilégier des systèmes de chauffages responsables et limiter sa consommation en énergie ;
- Acheter ses produits quotidiens en vrac ;
- Éviter le gaspillage, recycler ses déchets non-organiques et surtout ne pas brûler les déchets ;
- Vider sa boîte mail (1 mail = 19 g de CO2 !) ;
- Limiter l’utilisation des objets à usage unique (essuie-tout, lingettes, cellophane, bouteille en plastique, etc.) ;
- Participer au challenge #CleanAirForAll lancé sur les réseaux sociaux en partageant ses idées et ses actions.
Le message de cette première Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus est clair : en modifiant notre quotidien, nous changerons notre futur. Les solutions sont là, à portée de main. Mais n’attendons pas le 7 septembre pour agir. Le monde doit prendre conscience que seul un travail collectif et durable pourra améliorer la qualité de l’air et de notre planète. Et tous ces efforts ne seront pas vains : nous sauverons des milliers, voire des millions de vies… Alors, prête à changer le monde ? #CleanAirForAll