Jeune notaire londonien, Arthur Kipps est un homme comme vous et moi. Moderne, pragmatique, il ne croit pas aux fantômes et laisse les superstitions aux paysans. Pourtant, une opportunité professionnelle va l’emmener sur des chemins insoupçonnés. Une vieille femme est décédée, et il se doit d’organiser sa succession. Or dans ce petit village du nord où elle vivait, les regards se détournent lorsque le jeune homme parle de sa mission. Indulgent, le londonien comprend bien qu’un manoir isolé battu par les vents et situé sur une presqu’île seulement accessible à marée basse pourrait difficilement laisser indifférent les campagnards superstitieux. Mais les nuits sont longues lorsque l’on est coupé de tout, et Arthur Kipps apprendra à ses dépends qu’il faut parfois savoir douter, et que rien n’est impossible loin de Londres.
Editions l’Archipel, 224 pages
18,50 euros
Née en 1942 en Angleterre, Susan Hill est écrivain pour enfants, auteur dramatique, auteur de romans policiers et journaliste. Avec La dame en noir elle prouve qu’elle maîtrise tous les genres. Elle a été récompensée par de nombreux prix littéraires.
Si les sceptiques s’imaginent qu’un livre ne peut nullement générer autant d’angoisse qu’un film, qu’ils se préparent à réviser leur opinion. Sans perdre de vue cependant que votre humble chroniqueuse est aussi une véritable lopette, attendez-vous tout de même à quelques surprises.
Ici point d’événements sensationnels à commenter. Alors qu’Arthur Kipps lutte pour conserver maîtrise et raison et ne pas céder aux superstitions, la frontière entre réel et irréel se fait plus ténue, et la peur gagne du terrain. De quelques non-dits autour d’une mystérieuse femme en noir, plus agaçants que véritablement dérangeants pour notre personnage, l’histoire bascule dans l’intangible et le trouble. Ce roman, c’est le combat d’un homme pour dominer sa peur et sa raison. Mais la ligne qui sépare le réel du mystérieux est bien plus étroite qu’un esprit pragmatique ne saurait le soupçonner.
Je me souviens avoir été presque soulagée lorsque quelque chose de tangible se produisait. Car la suggestion génère une angoisse qui grandit jusqu’aux limites de l’intenable. La tension vous étreint mais il est déjà trop tard pour reposer ce livre car l’envoûtement ne cessera pas, et malgré l’heure, les obligations et la fatigue, vous ne ferez que tourner résolument page après page.
Une lecture fascinante, et dont le dernier chapitre devrait vous remuer bien après que vous l’ayez terminé.
(Au cinéma…)
Si le roman a déjà été plusieurs fois adapté sur scène et sur petit écran, il fera ses premiers pas au cinéma le 14 mars 2012, avec Daniel Radcliffe dans le rôle titre. Susan Hill est enthousiasmée par cette version où l’atmosphère est particulièrement fidèle à son écrit. Quant au choix de Daniel Radcliffe, si elle le trouve audacieux, elle ne manque pas de remarquer combien l’acteur a mûri depuis Harry Potter. A voir si cette version saura également convaincre ses lecteurs…