La Grande Barrière de corail constitue le plus important ensemble corallien du monde. Située au nord-est de l’Australie, elle s’étend sur plus de 2 000 km et accueille un écosystème riche. Durant l’été austral 2020, une étude sur le blanchissement des coraux de la Grande Barrière a été menée. Depuis 2016, les scientifiques avaient déjà constaté à deux reprises une décoloration des récifs. Les observations réalisées en 2020 confirment ce triste constat : la Grande Barrière de corail est menacée.
Une intensification du blanchissement en 2020
Inscrite en 1981 au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Grande Barrière de corail regroupe environ 2 500 récifs et quelques 900 îles. Cet écosystème d’une grande richesse rassemble des milliers de variétés de mollusques et des centaines d’espèces de coraux et de poissons.
Le blanchissement de la Grande Barrière de corail a été constaté pour la première fois en 1998. D’autres épisodes ont été observés depuis, notamment en 2016 et 2017. L’équipe du Professeur Terry Hughes a mené une nouvelle étude à la fin de l’été austral 2020, pour l’Université australienne James Cook. Ainsi, une observation aérienne a été réalisée durant les deux dernières semaines de mars, le long des 2 000 km que comporte cet ensemble corallien. Ces repérages ont révélé une intensification du blanchissement des récifs. En effet, en 2020, les trois régions de la Grande Barrière ont montré des signes de décoloration. Les relevés des années précédentes dévoilaient une étendue plus limitée du blanchissement.
Afin d’évaluer plus précisément le degré d’altération des coraux, des observations sous-marines compléteront cette étude.
La Grande Barrière de corail menacée sous l’effet du réchauffement climatique
Le changement climatique provoque une augmentation de la température des océans, entraînant le blanchissement des récifs coralliens. Le corail vit en effet en symbiose avec une algue, qui lui apporte de l’oxygène et des nutriments. Elle lui transmet également sa couleur caractéristique. Sous l’effet de l’élévation de la température des eaux, les coraux rejettent cette algue et blanchissent. Un corail faiblement blanchi peut retrouver sa couleur et se rétablir. En revanche, une décoloration plus importante entraîne la mort des coraux.
Outre le changement climatique, les activités comme la pêche ou la plongée, la pollution des eaux contribuent également à l’altération de ces récifs coralliens. Par conséquent, la reproduction de ces derniers est limitée.
Un écosystème en danger
La Grande Barrière constitue un ensemble corallien d’une diversité exceptionnelle. Cependant, les effets du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles sur cet environnement marin. Les résultats des observations menées en Australie sont un signe supplémentaire des dommages environnementaux du changement climatique. L’intensité et la fréquence de ces épisodes de blanchissement soulèvent la question de la capacité des coraux à se reproduire. Un phénomène inquiétant puisque les récifs coralliens représentent un habitat indispensable et une source de nourriture privilégiée pour de nombreuses espèces. Les coraux sont donc un maillon essentiel de cet écosystème marin, mis en danger par les conséquences de l’activité humaine. Les récifs coralliens participent grandement à la biodiversité et leur disparition entraînerait l’extinction d’espèces marines.
Les observations menées à la fin de l’été austral 2020 sur la Grande Barrière de corail soulignent l’amplification des effets des activités anthropiques sur cet incroyable environnement marin. La Grande Barrière de corail apparaît menacée et une réelle prise de conscience collective s’avère nécessaire pour préserver cet écosystème. L’urgence de la situation nécessite des actions rapides, pour limiter les effets du changement climatique, principale cause de ce blanchissement.