Un paysage tranquille de Lorraine, à l’abri du ciel et du vent. Mais l’impression est trompeuse. Les blessures de la guerre, les vieilles haines et la mine y ont creusé bien des failles. C’est dans l’une d’elles qu’un matin d’hiver, le cadavre d’une jeune fille est retrouvé, une corde savamment nouée autour du corps. Le lendemain, on découvre un curieux assemblage de brindilles dans le cimetière du village, à l’endroit même où, en 1944, au lendemain de la Libération, un homme a été pendu. Simon Dreemer, tout juste muté au SRPJ de Metz, et le lieutenant Jeanne Modover, une enfant du pays, devront sonder les âmes et les souvenirs des « gueules jaunes », ces anciens des mines de fer malmenés par l’Histoire. Lesquels des fantômes de la guerre ou de la mine sont revenus pour sacrifier des adolescentes ?



Aline Kiner, rédactrice en chef des hors-série du magazine Sciences et Avenir, vit actuellement à Paris. Fille de mineur, elle a grandi en Moselle, dans un village semblable à celui de Varange, le bourg fictif où se déroule son premier roman policier.

Une intrigue pas forcément palpitante, des personnages pas vraiment attachants, et pourtant on arrive au bout de ce livre sans s’en rendre compte. Cette enquête relie le passé au présent, car les meurtres de jeunes filles qui secouent le petit village de Varange sont un prétexte pour exhumer une très vieille histoire… On aime parce que le cadre de l’investigation, un ancien village de mineurs, est assez original, et qu’Aline Kiner nous en rend parfaitement l’ambiance, jusqu’aux odeurs de terre et de mine.

Éditions Liana Levi, 230 pages, 9.30 €