Se pourrait-il qu’un tableau célèbre – dont la signature présente une discrète anomalie soit l’unique œuvre qui nous reste d’un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne ? Un égal de Titien ou de Véronèse ? Né à Constantinople en 1519, Elie Soriano a émigré très jeune à Venise, masqué son identité, troqué son nom contre celui d’Ilias Troyanos, fréquenté les ateliers de Titien, et fait une carrière exceptionnelle sous le nom de Turquetto : le “Petit Turc”, comme l’a surnommé Titien lui-même. Metin Arditi retrace le destin mouvementé de cet artiste, né juif en terre musulmane, nourri de foi chrétienne, qui fut traîné en justice pour hérésie…
Le Turquetto
Metin Arditi
Éditioons : Actes Sud
284 pages
19.50 €
(roman)
Né lui-même en Turquie, établi en Suisse, familier de l’Italie comme de la Grèce, Metin Arditi est à la confluence de plusieurs langues, traditions et sources d’inspiration.
Elie est passionné par le dessin et incroyablement doué. Hélas, sa religion lui interdit de pratiquer cet art qui le fait littéralement vivre. Le lecteur ne peut que se faire complice de ce personnage fort et attachant qu’est le Turquetto, même s’il renie sa religion et ment plus de la moitié de sa vie… L’exceptionnel artiste l’emporte sur l’homme et ses compromis. Metin Arditi déroule une écriture sensuelle qui fait vivre ses personnages comme s’ils étaient de chair et de sang. On aime parce que c’est un récit sincère et parfois très émouvant.
L’histoire me plaît bien, livre ajouté à ma liste!