Alors qu’on pensait le mystère du Chien des Baskerville bel et bien résolu, trois ans après l’enquête de Sherlock Holmes, les événements se répètent. On raconte qu’un chien et son maître hantent la lande et tuent ceux qui se trouvent sur leur passage. Informé par la missive d’un mystérieux corbeau, Sherlock Holmes, assisté du docteur Watson, est amené à retourner sur les lieux. Au milieu de ces terres inhospitalières, les meurtres s’enchaînent et confrontent le célèbre détective à une rude énigme : s’agit-il d’un tueur fou ou d’un complot de bien plus grande ampleur ?

Philippe Chanoinat (scénariste), né en 1958, est un passionné de cinéma, de musique et de littérature. Il écrit depuis dix ans et a à son actif plus d’une cinquantaine d’albums. Et puisqu’il est si bien parti, il envisage de ne jamais prendre sa retraite.
Frédéric Marniquet (dessinateur, scénariste), né en 1963, bachelier tardif, élève doué mais paresseux, travaillera longtemps dans la publicité en agence avant de signer son premier album en 2000.
Ils se rencontrent en 2003 et deviennent à la fois amis et collaborateurs sur de nombreux titres.

Nombreux sont-ils à avoir essayé de redonner vie au légendaire détective consultant, avec plus ou moins de succès. Cette BD, bien que fort prometteuse (quoi de plus attrayant qu’une suite au plus angoissant roman de Doyle dont l’intrigue frôle le surnaturel ?), se classe hélas dans la catégorie des échecs cuisants.
L’histoire commence plutôt bien, et les auteurs montrent une certaine maîtrise de l’univers de Sherlock Holmes avec de nombreuses références au Canon (l’ensemble de l’œuvre de Conan Doyle) dans le scénario, ainsi qu’aux adaptations télévisuelles (notamment au niveau de la physionomie de Sherlock Holmes, calqué sur les traits de Jeremy Brett qui interpréta longtemps le personnage pour la télévision). Malheureusement, on déchante assez rapidement. L’ouvrage laisse un arrière-goût de bâclé, avec un manque évident de relectures : on finit par se fatiguer des nombreuses fautes d’orthographe et de syntaxe (quand ce ne sont pas carrément des mots qui manquent ou une ponctuation inadéquate !) disséminées çà et là.  On relève même parfois des incohérences dans les images qui se suivent (un manteau qui se déboutonne puis se reboutonne tout seul dans une même scène…).
Si certains aspects scénaristiques laisseront certainement de marbre les lecteurs lambdas, ils ne manqueront probablement pas de choquer les passionnés de Sherlock Holmes, notamment au niveau de la relation Holmes/Watson, qui présente parfois quelques dialogues bien froids pour le niveau d’amitié qu’ils sont censés avoir atteint à ce stade de leurs aventures communes. Ces échanges sont par ailleurs si peu naturels qu’on se demande d’où ils tirent leur origine.
Pour finir, le scénario, qui maintenait jusqu’alors un certain intérêt pour la BD, se finit par un dénouement si capillotracté que j’ai personnellement eu bien du mal à venir à bout de ma lecture.
En définitive, malgré des bases prometteuses, une BD qui laisse un goût de manque de rigueur des plus décevants.