Actes Sud, 22,80 euros
Né en 1975 au Canada, Patrick deWitt vit désormais dans l’état de Washington. Son premier roman, Ablutions, a été publié en 2009.
Certains livres, on a beau les avoir adorés, on se retrouve incapable de l’exprimer sur une page blanche quand vient le moment d’en faire la critique. Ce roman, c’est exactement ça. Entre lui et moi, il n’y avait pas de véritable raison pour que ça marche. Les cow-boys taciturnes qui mâchent placidement du tabac en se lançant des regards pénétrés entre deux coups de feu m’ont toujours laissée dubitative.
Pourtant, dans ce livre, tout m’a attiré, de la couverture colorée au pitch, récit d’un voyage initiatique au but insolite. Vu mon passif avec les westerns, cette lecture aurait dû être une terrible déception.
Au début, la narration minimaliste a de quoi surprendre. Et puis on finit par l’assimiler à la voix d’Eli, tueur professionnel un peu enrobé qui vit dans l’ombre de son frère, tiraillé entre l’habitude et sa conscience. Derrière la réputation de tueur se cache un homme sensible et en recherche de soi. C’est à travers son regard que l’ouest américain va nous être dévoilé, par le biais de rencontres incongrues et de personnages atypiques.
C’est envoûté qu’on termine ce voyage initiatique auquel on finit par prendre part bien malgré soi, porté par l’humour noir irrésistible de l’auteur et ce vent de folie qui souffle sur nos héros. Un roman que j’ai abandonné à regret, mais qui en un sens ne cesse de me hanter. Nombre de livres traitent de la recherche de soi, et les relations familiales, mais la narration épurée de celui-ci évite les circonvolutions philosophiques pour plonger dans l’essentiel. C’est simple, et profondément touchant.
Philomène Jonville
Ça semble sympa, pas l’habitude de voir et lire de genre de romans…