La première fois qu’on m’a parlé de la série Métal Hurlant, je suis restée assez perplexe. Il faut dire que la science-fiction, non seulement je n’y connais rien, mais en plus c’est pas mon truc. Car Métal Hurlant, ce n’est pas que la dernière série de France 4. A l’origine, c’était un magazine d’anthologie créé en 1975 par le scénariste Jean-Pierre Dionnet et les dessinateurs Moebius et Philippe Druillet. Il présentait un univers où une météorite avait traversé le temps et l’espace et bouleversé le destin de ceux qui croisaient son chemin.

C’était déjà pas très clair en soi, mais quand j’ai vu le trailer après (ici), ça m’a plus embrouillée qu’autre chose. Par contre pour le coup, je dois avouer que j’étais devenue très curieuse. Et comme une avant-première pour France 4 ça ne se refuse pas vraiment, c’est résolue (et préparée à ne rien comprendre) que je m’y suis rendue.

Voilà comment je me suis retrouvée, par un pluvieux mercredi d’octobre, dans les locaux de France Télévisions. La première chose que j’ai vu en arrivant, c’est ça :

Ça m’a fait un peu peur.

Après, je me suis retrouvée avec plein de geeks et d’ados à peine pubères, du genre qui comprennent des choses en informatique dont je ne soupçonne même pas l’existence (mon monde informatique se résume un peu à Word, Paint et internet), et ça m’a pas vraiment rassurée.

Concrètement, Métal Hurlant est la première série de science-fiction française. Jonglant entre les genres (action, aventure, héroïc fantasy, horreur ou science-fiction) chaque épisode est autonome et revisite une histoire parue dans le magazine éponyme. Si j’ai eu beaucoup de mal à accrocher au premier épisode (à cause d’un abus certain de ralentis), je dois avouer que je me suis rapidement laissée convaincre par la suite. Les épisodes sont dynamiques, les scénarios enthousiasmants et le casting impressionnant (James Marsters, Scott Adkins, Dominique Pinon, pour n’en citer que quelques uns). On s’attendrait à ce qu’une telle multiplication des styles engendre quelques failles dans la réalisation, mais non seulement les genres sont bien différenciés (on croirait presque plusieurs séries différentes), mais en plus les scénaristes laissent une place à l’humour, ce qui est aussi rare dans les séries françaises qu’appréciable.

Mais ce qui m’a surtout impressionnée dans cette série, ce sont les objectifs de Guillaume Lubrano, le réalisateur. Outre son grand respect du magazine (il était réputé pour ses couvertures assez sulfureuses, et le générique a été conçu en fonction des jaquettes de l’époque), c’est la première fois qu’une série française a été réfléchie à la fois pour le public français et pour l’étranger. Avec un casting international, Guillaume Lubrano cherche à démontrer qu’il est possible de faire rêver le public avec des histoires issues du patrimoine français. On vous aura prévenus, Métal Hurlant est une série qui sort de l’ordinaire !

Vous l’aurez compris, j’ai été séduite bien malgré moi et je ne peux que vous inviter à retrouver Métal Hurlant à partir du 27 octobre sur  France 4 pour les six épisodes de la première saison ! Et que les allergiques au doublage français se rassurent, la série sera disponible en version multilingue !

Philomène Jonville