Psycho : l’épreuve du confinement

Nous sommes à la sixième semaine de confinement. Certains comptent les jours : J37, J38, J39 , d’autres établissent un journal de confinement. Certains angoissent à l’idée du contact avec les autres, à la possibilité d’être contaminé, d’autres moins. Et certains se sentent protégés, concernés par les mesures prises, d’autres moins. Certains aussi anticipent surtout les difficultés à venir à la sortie du confinement. Nous attendons ou redoutons tous les nouvelles, que nous suivons parfois avec anxiété ou espérance, puis que nous ne suivons plus, pour ne pas soulever en nous davantage d’angoisses. Psycho : comment vivons-nous l’épreuve du confinement ?

 
Psycho : l’épreuve du confinement

Le confinement : un bouleversement

Chacun émet son avis, avec sa sensibilité, face à ce bouleversement mondial, qui soulève des questions sur la survie de l’espèce humaine dans le système écologique, la résonance entre les êtres et les rapports sociaux, la mondialisation des productions, le rapport entre la vie humaine et la vie animale, la dangerosité de certaines manipulations virales qui pourraient être à l’origine de ce désastre.

De grandes questions nous tourmentent. Nous voici face à l’inconnu, l’imprévisible, devant nos fragilités sociales, économiques et personnelles.

Privés de la liberté fondamentale de circuler, nous œuvrons à nous protéger les uns les autres de la propagation virale, par solidarité avec les plus fragiles. En effet, s’il y a confinement, c’est avant tout pour éviter la surcharge des services de réanimation. Que serait une civilisation qui ne serait pas attentive et soucieuse des plus fragiles ? Vouée à sa disparition, sans doute.

Et il y a le quotidien.

Psycho : le confinement au quotidien

D’abord, les rumeurs, depuis quelques jours. Puis la veille, dimanche 15 mars. Puis lundi, cela se précise en cours de journée. La rumeur grandit, la question arrive, en chacun de nous : que vais-je faire ? Comment vais-je travailler ? Où et avec qui vais-je rester confiné(e) ?

Puis la nouvelle tombe lundi soir : le confinement aura lieu dès le lendemain. La plupart des lieux de réunion vont fermer dans la soirée même. Le couperet. Nous voilà sonnés, perplexes, inquiets.

Ensuite le matin du premier jour : un grand silence, inhabituel, encore plus imposant que celui d’un dimanche matin, quelque chose de singulier, presque dérangeant. Pas de bruit de fond, pas d’avion dans le ciel.

Puis rapidement, il a fallu organiser le travail, imaginer comment on allait faire, en discuter avec les collègues, attendre les directives.

Pour beaucoup, l’activité continue : télétravail, activités, nous découvrons diverses possibilités à mettre en œuvre.

Très vite aussi, on s’est préoccupé des proches, des amis, des connaissances un peu plus lointaines : comment vivent-ils ce confinement ?

Plus tard, c’est la vie sociale qui s’est mise en place avec les outils de communication à distance. Ce fut l’occasion de créer de nouveaux rapports avec les amis : au téléphone ou en visio, on se parle plus, on se regarde, on échange inquiétudes, commentaires d’actualités, idées pour les enfants, et aussi on partage le plaisir de vivre ce temps de disponibilité, ce temps où on ne court plus à droite à gauche, ce temps où on s’occupe de ceux qui nous entourent.

Ainsi, après la première sidération, beaucoup ont réussi à rester actifs, créatifs dans leur manière de travailler. Beaucoup ont apprécié ce temps différent, où la vie avec les proches s’est avérée plus intense. Où la nouvelle organisation des relations a permis de communiquer, de mieux s’occuper les uns des autres. Beaucoup ont découvert qu’ils pouvaient jouer avec leurs enfants : dans les jardins, les pelouses (privées) nous avons vu le spectacle d’enfants et parents jouant ensemble au ballon, à cache-cache – visions presque inconnues jusque-là, hormis sur les plages de vacances.

L’inquiétude de l’avenir

Et pourtant, malgré ce renouveau, des sentiments troubles nous animent, une angoisse sourde est perceptible par moments, des inquiétudes lancinantes resurgissent régulièrement. L’état psychique de chacun est atteint en profondeur.

Nous sommes émotionnellement figés, comme si nos élans d’espoir allaient se briser. Contraints dans nos mouvements à l’extérieur, nous nous sentons aussi à l’étroit à l’intérieur de nous, en attente, immobiles.

Dans le même temps, nos humeurs sont fluctuantes. Découragement, lassitude nous assaillent parfois, nous faisant sombrer dans l’anxiété. Parfois la colère nous envahit et de nombreux sujets l’alimentent : la gestion politique, les pratiques humaines en matière d’écologie ou de rapport avec la nature…

L’inquiétude de l’avenir est à son comble. Nous ne connaissons pas la suite, nous ne pouvons pas prévoir grand-chose, l’avenir nous échappe, nous ne nous projetons plus.

Nous savons seulement que l’après ne sera pas comme avant, mais comment sera-t-il ?

Quelles transformations vont s’opérer en nous suite à ce bouleversement mondial ? Est-ce que nous allons changer fondamentalement nos visions du monde, de la nature ?

Est-ce que nos habitudes de vie s’en ressentiront ?

Et est-ce que des prises de conscience vont nous rendre plus « sages » ?

Ou au contraire, avec le déconfinement, est ce que nous allons tous nous précipiter dans une frénésie de mouvement désespérée ?
 

Et vous, comment vivez vous cette période de confinement ? Comment imaginez vous la sortie du confinement ? Avec vos témoignages sur le forum ou en commentaire de cet article, nous pourrions construire un article kaléidoscope, composé des situations, problèmes, bonheurs que vous avez rencontrés au cours de ce confinement et de vos peurs, espoirs concernant la sortie du confinement, et la reprise de la vie au dehors.