Je vous faisais déjà l’éloge de cette fantastique série britannique ici, et preuve qu’à So What, on a du goût (et les chevilles larges), la saison 2 de Sherlock a reçu un accueil des plus enthousiastes lors de l’avant-première organisée par France 4 mercredi dernier. En présence de Steven Moffat (co-créateur et scénariste de la série) et Sue Vertue (productrice), les journalistes présents et quelques fans privilégiés ont pu découvrir le premier épisode de la nouvelle saison : un Scandale à Buckingham.
Moffat lors de l’avant-première organisée par France 4, le 15 février dernier
Après une première saison proche de l’excellence, un an et demi d’attente et un cliffhanger bien vicieux, la déception était presque inévitable. Et pourtant, sans trahir la recette qui a fait leur succès la première fois (une image soignée, un casting royal, une intrigue rythmée et beaucoup d’humour), le duo Steven Moffat/Mark Gatiss parvient encore à surprendre les spectateurs. Ces trois nouveaux épisodes confirment que cette série peut se permettre de ne produire que trois épisodes par an, si tous, en plus d’une durée de 90 minutes, ont la qualité et le dynamisme d’un film.
Alors que la première saison tourne autour de la rédemption de John Watson, la seconde met en lumière l’amitié (ou plus, comme le soupçonnent à peu près tous les gens qui les côtoient) très forte (pour ne pas dire exclusive) des deux protagonistes principaux, alors qu’en parallèle Sherlock Holmes se trouve confronté à un ennemi de taille : les sentiments ! Sherlock Holmes, réduit à ressentir les mêmes émotions que l’humain lambda ? Voilà qui n’est pas pour lui convenir ! Mais l’amour, la peur et la mort sont au rendez-vous pour tout le monde, brillantissime détective consultant, ou pas.
Si l’ombre de Moriarty a plané sur les trois premiers volets, il tient un rôle de premier plan dans ces nouveaux épisodes. La question de l’interprétation du personnage s’est longtemps posée pour les deux créateurs (Steven Moffat et Mark Gatiss). Le Moriarty créé par Arthur Conan Doyle est, aux dires de Steven Moffat, LE méchant, repris dans tous les récits modernes. Le montrer tel qu’il est décrit dans le Canon en aurait fait un cliché, et il n’est plus à prouver que Sherlock joue sur les codes holmesiens sans jamais tomber dans la facilité. Voici comment est né le Moriarty psychopathe qu’on déteste parce qu’il le faut, mais qu’on adore quand même, tant le jeu d’Andrew Scott est jubilatoire.
En attendant la saison 2 qui sera diffusée en mars sur France 4, retrouvez les premières aventures du légendaire sociopathe tous les samedis soirs sur la même chaine. Un rendez-vous à ne pas manquer pour (re)découvrir le détective atypique. Et qu’on se rassure, si Sherlock Holmes présente les symptômes d’une légère humanisation, il n’en reste pas moins un insupportable génie excessif. Et après tout, c’est bien là que réside tout son charme.
La saison 2 sortira en DVD et Blu-Ray le 24 avril en exclusivité Fnac.
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