Résumé : « Nathalie Girard se tourne à nouveau vers Jules et lui met son cahier sous les yeux : – Vous arrivez dans une rave, vous ne connaissez personne, vous n’avez jamais pris de drogue et vous en prenez une dose suffisante pour assommer un cheval ? Vous trouvez cela logique, vous ? Jules ne répond rien. Il évite son regard en fixant les plis des draps sur son lit. Pendant ce temps, le lieutenant Tatger relit pensivement leur dialogue. – Vous vous doutez que nous allons interroger vos amis ? Vous êtes certain de ne pas vouloir nous dire tout ce que vous savez ? ». Sur son lit d’hôpital, Jules revient tout doucement à lui. Il n’entend plus. Dans le silence avec lequel il va devoir apprendre à vivre, il reconstitue peu à peu la succession des événements qui l’ont conduit là. Pour être en paix avec lui-même, doit-il parler ou se taire ?
L’auteur : Benoît Séverac est romancier et professeur d’anglais à l’École vétérinaire de Toulouse. Il a compris très tard qu’il écrivait depuis toujours. Il s’est trompé en se croyant un temps photographe, il a abandonné le reflex pour le clavier et s’en porte mieux, mais il en a gardé quelque chose : une efficacité dans la description peut-être, une façon de rendre une ambiance par le cadre. Quoi qu’il en soit, ses romans sont toujours très « visuels ». Silence est son premier roman jeunesse. En littérature adulte, il est l’auteur de deux romans policiers : Les Chevelues, 2007, éditions Tme, traduit en anglais (USA) par les éditions Enigma Books, et Rendez-vous au 10 avril, 2009, éditions Tme.
Critique : Dur dur de parler de la drogue et ses méfaits à des jeunes qui, bien souvent, ne pensent qu’à s’amuser et à faire de nouvelles expériences. Pourtant, avec beaucoup de sensibilité et de doigté, Benoît Séverac aborde ce thème et le met en parallèle avec une de ses conséquences. Jules, devenu sourd après avoir consommé deux cachets d’ecstasy et s’être effondré dans le coma près d’une enceinte à plein pot, a le temps de mesurer la portée de ses actes depuis son lit d’hôpital… On aime parce que c’est réaliste, pas larmoyant et particulièrement profond.
Syros, collection Rat Noir, 150 pages, 11.90 € (roman jeunesse)