Les Mandy habitent de génération en génération la même maison en bois posée au bord des rails près de la gare Nyugati à Budapest. Le jeune Imre grandit dans un univers mélancolique de non-dits et de secrets où Staline est toujours tenu pour responsable des malheurs de la famille. Même après l’effondrement de l’URSS, qui fait entrer dans la vie d’Imre les sex-shops, une jeune Allemande et une certaine idée de l’Ouest et d’un bonheur qui n’est pas pour lui.

Albin Michel, 284 pages, 19 € (roman)



Alice Zeniter a 26 ans. Normalienne, elle est désormais en thèse d’études théâtrales à la Sorbonne nouvelle. Elle a vécu plusieurs années en Hongrie où elle a entre autres enseigné le français et bu du vin chaud pendant l’hiver. Elle écrit aussi pour le théâtre (Spécimens humains avec monstres, pièce lauréate de l’aide à la création du Centre National de Théâtre en 2010), a collaboré à plusieurs mises en scène de la compagnie Pandora et travaille comme dramaturge et auteur pour la compagnie Kobal’t. Deux moins un égal zéro, son premier livre publié à 16 ans aux Éditions du Petit Véhicule et à présent introuvable, lui a valu le Prix littéraire de la ville de Caen. Jusque dans nos bras, son premier roman paru en 2010, a été récompensé par le Prix littéraire de la Porte dorée la même année puis par le Prix de la Fondation Laurence Trân l’année suivante. Il est disponible au Livre de poche depuis un an.

Raconter à la fois l’histoire d’une famille dysfonctionnelle et celle d’une Hongrie mal comprise et mal aimée, tel est le challenge relevé avec succès par Alice Zeniter. De fil en aiguille, les secrets de la famille Mandy se dessinent et on parvient à mieux comprendre les réactions et les interrogations des personnages. Douloureux et savoureux, ce roman est émaillé de minces éclats d’humour et d’espoir, à saisir au vol.